Devant leur créativité et leur facilité d’usage quasi-innée des réseaux sociaux, leurs communautés puissantes et très engagées, les influenceurs mineurs représentent un nouveau terreau extrêmement riche pour les marques en recherche d’ambassadeurs qui n’ont même pas 18 ans.
Ces influenceurs mineurs se font désormais très vite repérés, quelque soit l’industrie (luxe ou grande conso), et sont de plus en plus sollicités pour des partenariats sponsorisés. Si jusqu’ici un certain flou juridique subsistait, l’Assemblée Nationale vient d’adopter une proposition de loi permettant d’encadrer le travail de ces mineurs. Une avancée majeure pour la protection de ce nouveau type d’influenceurs, de leurs revenus et de leur image. Un cadrage indispensable au sein duquel leurs parents ont parfois du mal à se retrouver.
Qui sont les influenceurs mineurs
Ils sont les enfants stars de Youtube, Instagram ou même Tik Tok, ils ont entre 3 et 16 ans, ils maîtrisent à la perfection les codes des plateformes, ils sont suivis par des centaines de milliers d’abonnés, pour certains mêmes, ils dépassent le million. La Gen Z prend le pouvoir et d’un revers de manche, bousculent leurs aînés influenceurs qui jusqu’à présent cartonnaient sur les réseaux sociaux. Ces mineurs sont nés avec les réseaux et ont ainsi une évidence plus que naturelle à faire de la création de contenus, contrairement à leurs aînés, parfois un peu dépassés. Authenticité, sincérité, spontanéité, fun,… Tous les ingrédients sont là pour une recette qui fonctionne. Et ça marche : on ne vous présente plus Swan & Néo (5 millions d’abonnés sur Youtube), Studio Bubble Tea (1,6 millions d’abonnés), @marylouleloup (740 000 abonnés sur Instagram et 2 millions sur Tik Tok), @HectorDnl (348 000 abonnés sur Instagram et 1 million sur Tik Tok), Fabian CR (250 000 abonnés sur Youtube)… Des créateurs de contenus qui ont tout compris et dont les marques raffolent.
Une activité désormais encadrée par la loi
Des années de vide juridique quant à leurs conditions et leur temps de travail, la protection de leurs revenus (jusqu’à 150 000 euros par mois pour certains !), et de leur image, ont poussé le gouvernement à aller dans le sens des associations de protection de l’enfance, qui criaient au scandale, pour une meilleure régulation de l’espace numérique.
Une loi visant à encadrer le travail de ces mineurs vient donc d’être adoptée, le 6 octobre 2020, en France : revenus bloqués jusqu’à leur majorité, droit à l’oubli pour que les plateformes suppriment leurs contenus s’ils le souhaitent, encadrement des horaires… Par ailleurs, les plateformes telles que Youtube ou TikTok sont également dans le viseur de l’Assemblée Nationale, qui leur demande d’adopter des chartes visant à améliorer la lutte contre l’exploitation commerciale illégale des enfants de moins de 16 ans, et de favoriser l’information des utilisateurs sur la législation en vigueur.
Ce texte fait de la France une pionnière sur le sujet, et prévoit d’étendre un dispositif déjà existant qui encadrerait aussi le travail des enfants du spectacle et des enfants mannequins